"J.M Ayrault va presenter un nouveau plan contre la pauvreté...".
France Inter c'est bien. Le vécu c'est peut être mieux.
Voila mon obsession depuis quelques jours.
Est ce que je ne peux faire qu'essayer de m'approprier cet espèce de regard externe, semi analytique, omnipotent sur cette nouvelle société dans laquelle je vis et que je ne connais pas ?
Parce qu' en vrai, je ne fais pas que écouter les informations. Oui, j'essaye de tout comprendre, de toutes mes forces même. Parfois trop dans certaines histoire. Mais ici, c'est un peu comme essayer de comprendre la création de l'humanité depuis la première étincelle entre les deux particules de trucs qui ont fabrique le machin. Et moi, ça, je peux pas.
Alors la plupart du temps je ne fais que de ressentir. Ouvrir grand les yeux, les oreilles, les chacras, et tout ce qu'il faut pour capter toute ces particules de trucs, impossible a saisir mais si simple a respirer.
Peut être alors que devenir l'omniscient, devenir celui qui parle de ce qu'il vit, la maintenant a 21h47 dans son gigantesque salon face au port, mettre un peu de soit, ça sonnerait plus vrai.
Est ce que ça sera plus facile...
Dans le doute, j'éteins France Inter et installe Goran Bregovic dans mes oreilles.
3 mois maintenant que je vis a Xiamen, et que Xiamen vis avec moi.
Que je marche chaque jour dans ses rues, que je marche sur mes propres traces et que mes pas sont solides sur le bitume. J'ai même trouvé mes endroits rien qu'a moi. Ceux qui font que t'existe dans l'espace. A la maison j'avais mon espace vert pour penser. Ici, j'ai mon banc près du lac, mon tabouret en atelier, et je sais de quel cote du trottoir je préfère avancer.
Mais tout bien considéré, je sais pas si c'est ça qui me rend si comblée. Parce que c'est pas tous les jours et qu'il faut le dire, quand ça arrive : Je me sens remplie. Au summum de l'épanouissement personnel.
Et pourtant c'est pas la même machine a endorphine que d'habitude. Je suis pas vraiment seule, pas vraiment entourée, pas vraiment amoureuse non plus.
Y a juste ces repères bringuebalant, et toutes ces certitudes peu fondées. Je sais pas ou je vais, mais je sais d'ou je viens comme dirait l'autre.
Aussi mon bonheur a moi doit surement être fourre quelque part la dedans. Peut être que j'ai pas encore grandis assez droit pour être bien sur mes deux pieds. Un dans le présent, un dans le futur ; normal alors que la Chine m'aille si bien.
Et puisqu'il faut mettre un peu de soi pour capter l'intérêt général, j'annonce que je suis installée sur mon canap, avec mon Nescafe pas terrible et mes kilos gagnées mal repartis sur mes hanches, et que je comprend pas ce que les chinois d'en bas racontent. Mais j'écoute la musique : Goran d'une oreille, Lee et Hao de l'autre. Et ça me suffit pour la journée.
C'est aussi ça Erasmus. Etre ici sans être la, les oreilles a la place des pieds et inversement.